Les insectes à manger sont-ils aussi nourrissants que cela ?
Plusieurs nutritionnistes s’accordent à dire que les insectes comestibles feront bientôt partie des ingrédients incontournables de nos plats. D’ailleurs, les organismes internationaux encouragent l’entomophagie. Seulement, les insectes à manger sont-ils aussi nourrissants que cela ?
La valeur nutritive des insectes
Apport en protéine
Adopter un régime entomophagique convient parfaitement aux sportifs. En effet, ces petites bêtes constituent une importance source de protéine. Ces macromolécules sont en effet indispensables pour l’organisme. Les protéines stimulent le renouvellement des fonctions biologiques. À titre d’exemple, le grillon renferme 3 fois plus de protéines par rapport à la viande de bœuf. D’ailleurs, les protéines occupent 45 à 75 % du poids sec d’une petite bête. Ainsi, il suffit de 100 g de grillons pour assurer la moitié des besoins réguliers en protéine d’un adulte de 70 kg. De surcroît, consommer 20 g de criquets cuits équivaut à consommer un bifteck de 110 g. Par ailleurs, les insectes ne contiennent qu’une quantité infime de matières grasses, à l’inverse des bœufs et des porcs.
Apport en vitamines
Les vitamines figurent parmi les éléments incontournables du sportif. Les vitamines protègent effectivement les cellules des muscles durant les efforts physiques. De plus, ces éléments stimulent la phase de récupération. Heureusement, les insectes renferment de multiples vitamines, dont la B1, la B2 et la B3.
- La B1 est idéale pour favoriser le bon fonctionnement du système nerveux et des muscles.
- La B2 est utilisée pour assurer la conversion des aliments simples en énergie.
- La B3 stimule la formation de globules rouges, le transport de l’oxygène dans les cellules, la circulation sanguine et le fonctionnement du système nerveux. Cette vitamine est également indispensable pour la synthèse des hormones sexuelles et la production de neurotransmetteurs.
Apport en minéraux
Les minéraux assurent le bon fonctionnement du métabolisme énergétique du sportif. Ainsi, ce dernier a intérêt à consommer des aliments riches en fer, en sodium, en potassium, en calcium et en magnésium pour garantir une bonne performance. Au même titre que les vitamines, les minéraux sont présents en grande quantité dans les insectes. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé estime que la carence en fer représente le principal trouble nutritionnel le plus fréquent à travers le monde. La consommation d’insecte réduit ainsi cette carence fréquente. En outre, 100 g de ver de farine contient 340 mg de potassium, 60,6 mg de magnésium et 2,2 mg de fer. 100 g criquet renferme 1 032 mg de potassium, 174 mg de calcium, 160 mg de magnésium et 8 à 20 mg de fer.
Les acides gras essentiels
Les acides gras essentiels sont indispensables pour la santé physique du sportif. L’organisme humain étant incapable d’en fabriquer, ces éléments se trouvent dans les compléments alimentaires et quelques aliments. Les petites bêtes contiennent de même les acides gras essentiels, notamment l’acide linoléique. Il s’agit d’un oméga-6 stimulant la fabrication de la membrane cellulaire. En général, tous les insectes renferment ce type d’acide gras. Néanmoins, les larves d’abeilles, et la mygale grillée contiennent une quantité considérable. D’ailleurs, consommer une mygale grillée revient à manger un steak de viande rouge. Les insectes comestibles contiennent de plus une teneur importante en fibre par rapport à la viande classique. En effet, les chairs de criquets, de fourmis et de sauterelles révèlent un taux de lipides de moins de 5 %. Ainsi, ces petites bêtes conviennent pour un bon régime alimentaire. De plus, les vers de farine et les ténébrions meuniers présentent 23 à 47 % de taux de matière grasse.
Pourquoi manger des insectes ?
Pour l’environnement
Outre les avantages nutritionnels, l’entomophagie apporte ses bienfaits pour l’environnement. L’élevage d’insecte n’affiche effectivement qu’une faible empreinte environnementale par rapport aux élevages traditionnels. L’élevage du bétail fait aujourd’hui l’objet de plusieurs polémiques, notamment d’ordre environnemental. En effet, les élevages, de poules, de porcs et de bœufs engendrent un rejet considérable de gaz carbonique nocif pour l’environnement. Cependant, les surfaces d’élevages doivent être doublées afin de répondre à la demande globale des consommateurs du monde. Heureusement, la production et la consommation d’insectes se présentent comme une issue à ce problème à l’échelle mondiale. Produire un kilo de vers de farine provoque effectivement 10 à 100 fois moins de gaz à effet de serre comparé à la production d’un kilo de viande de porc. D’autant plus que les insectes comestibles possèdent une étonnante capacité à convertir les aliments. Autrement dit, pour une même quantité de nourriture, les insectes semblent plus rentables que les bœufs et les volailles. En effet, avec une nourriture de 10 kg, on obtient soit 1 kg de bœuf, soit 5 kg de volaille, soit 9 kg d’insectes.
Pour leur goût
L’un des principaux avantages de la consommation d’insecte est leur saveur. En effet, associer quelques plats classiques à une petite quantité de ténébrions, de criquet ou de grillons lui confère plus de goût. D’ailleurs, la majorité des insectes déposent un léger goût de noisette dans la langue. En outre, les grillons et les criquets figurent parmi les meilleurs insectes comestibles. Ces petites bêtes peuvent de plus être servies en hors-d’œuvre. De surcroît, ces insectes semblent plus charnus comparés aux bêtes de petite taille. Les orthoptères ont par ailleurs un goût neutre. Ainsi, ces insectes s’intègrent parfaitement dans n’importe quel plat. L’exosquelette des sauterelles est consommé de plusieurs façons : en grillade, en ragoût… Ces insectes peuvent d’autant plus faire office de farine. Par ailleurs, les guêpes possèdent un goût de pignons de pins. Les chenilles rappellent le goût de la cire d’abeille. Pour finir, certaines espèces de punaises ont un goût de pomme.
Pour nourrir la planète
La FAO s’est prononcée en faveur de l’entomophagie. En effet, cet organisme international estime que les insectes comestibles représentent la nourriture de demain. Par ailleurs, l’accroissement constant de la population mondiale soulève les questions de la sécurité alimentaire de l’homme. Selon les observateurs, la démographie mondiale comptera 9 milliards en 2050. Cependant, la production alimentaire actuelle fait l’objet de nombreuses controverses. L’impact environnemental de l’élevage intensif constitue d’ailleurs l’une des problématiques. Ainsi, la consommation d’insecte se présente comme une solution socialement acceptable pour nourrir ces milliards d’individus. D’ailleurs, plusieurs nations de l’Amérique du Sud, de l’Afrique et de l’Asie ont déjà adopté un régime à base d’insectes. Seulement, l’Europe et les États-Unis semblent quelque peu réticents à l’idée de consommer des insectes. Cependant, la Belgique semble adopter progressivement ce régime, contrairement à la France. D’ailleurs, il est encore interdit d’élever et de vendre des insectes comestibles sur le sol français. Toutefois, la fin du siècle sera marquée par l’entomophagie.