La consommation d’insectes est pratique courante en Afrique, en Amérique du Sud et dans d’autres parties du monde, mais se démocratise aussi peu à peu dans notre pays, notamment car ils disposent de vertus indéniables pour notre santé. Alors même que la viande rouge est décriée pour les risques cardio-vasculaires qu’elle engendre, que l’alimentation actuelle ne permet pas de venir à bout de certaines carences alimentaires et que les conditions d’élevage et de production font débat, l’entomophagie devient un mode de consommation de plus en plus répandue.
En effet, les insectes comestibles peuvent nous apporter de nombreux nutriments et parfois en quantité bien plus importante que les aliments que nous avons l’habitude de manger en France, selon les espèces. Protéines, vitamines, minéraux, acides gras essentiels : tout ce dont notre corps a besoin pour fonctionner correctement est fourni par les larves et autres petites bêtes.
Une source incroyable de protéines
L’un des arguments majeurs des consommateurs d’insectes en termes de vertus nutritives est l’apport en protéines. Ces molécules divisées en plusieurs sous-catégories sont utiles à tout notre organisme, des tissus aux organes en passant par les cellules, les hormones, etc.
Malgré la petite taille des insectes, ils sont riches en protéines, souvent bien plus que la viande que l’on a l’habitude de manger. On pourra par exemple citer les sauterelles et leurs 21 grammes de protéines pour 100 grammes de produit brut ou encore les vers de farine qui peuvent en contenir jusqu’à 24 % et les grillons près de 21 %. Ses chiffres peuvent sembler abstraits, mais si on les compare aux apports en protéines de certains autres animaux et végétaux, on comprend vite l’intérêt des insectes ! À quantité égale, vous obtiendrez un apport en protéines équivalent, voire inférieur, en consommant du poulet, des œufs ou du saumon. Les insectes comestibles contiennent également en moyenne plus de protéines que les oléagineux (entre 14 et 22 g) ou que les légumineuses (moins de 10 % en moyenne). Toutefois, les apports peuvent grandement varier en fonction des espèces, de leur stade de développement, mais aussi de leur alimentation et de leur mode d’élevage.
Mais au-delà de la plus forte concentration en protéines, c’est aussi leur composition qui est intéressante pour notre organisme. En effet, toutes les protéines ne se valent pas, et plusieurs études ont pu démontrer que celles que l’on trouve dans les insectes comestibles sont bénéfiques :
- La quantité moyenne de protéines absorbée est de 90 grammes pour une consommation de 100 grammes.
- Ces produits comportent des acides aminés essentiels, au moins aussi bons que ceux que l’on trouve dans les végétaux et souvent meilleurs que ceux présents dans la viande de bœuf.
- Certains insectes contiennent des protéines que l’on ne trouve dans aucun autre aliment. C’est le cas de la séricine dans le ver à soie, reconnu pour sa capacité à absorber certains minéraux et à faire baisser le mauvais cholestérol.
Cliquez ici pour connaître les valeurs nutritionnelles des principaux insectes comestibles à retrouver sans modération dans nos assiettes !
Une nourriture à teneur importante en acides gras insaturés
L’autre catégorie de nutriments indispensables dans notre alimentation regroupe plusieurs types de lipides. En fonction des espèces, la teneur en matières grasses pourra grandement varier, de 5 % à plus de 60 % sur matière sèche (16 % en moyenne). On pourrait donc penser que les insectes constituent parfois une alimentation grasse qui ne serait pas si bonne pour notre santé. Pourtant, ils possèdent une grande majorité de matières grasses insaturées, considérées comme le « bon gras », et d’acides gras essentiels que notre organisme ne peut pas produire par lui-même. Ces acides gras, consommés en quantité adéquate, permettent à notre corps de protéger le système cardio-vasculaire, de lutter contre le cholestérol, de faire fonctionner le système nerveux, etc.
Contrairement à la viande de porc, d’agneau ou de bœuf ou à certaines huiles qui contiennent autant voire plus d’acides gras saturés que de lipides bons pour la santé, beaucoup d’insectes nous apportent une majorité de ces lipides bénéfiques. Par exemple, 46 % des graisses apportées par une sauterelle sont des acides linoléiques (oméga-6) et 16 % sont des acides alpha linoléiques (oméga-3). D’autres insectes contiendront tout de même une part importante de gras saturés, sans pour autant en représenter la majorité. Par exemple, 39 % des lipides d’un termite sont saturés, mais 48 % sont des gras insaturés. En fonction des besoins et du régime d’un individu, il faudra donc se tourner vers certaines espèces d’insectes plutôt que d’autres, en prenant en compte leurs valeurs nutritionnelles. Certaines de ces valeurs sont répertoriées et expliquées dans le rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture publié en 2014.
Manger des insectes pour éviter les carences en vitamines et minéraux
Intégrer des insectes dans son alimentation peut par ailleurs être très bénéfique pour faire le plein de minéraux (calcium, fer, potassium, magnésium, phosphore, etc.) et de vitamines, présentes chez certains de ces animaux comestibles. Ces micronutriments sont indispensables pour la croissance, le développement des os et des organes de reproduction, les défenses immunitaires et bien d’autres fonctions essentielles de notre organisme. Il faut néanmoins savoir que pour absorber un maximum de ces micronutriments, il faudra plutôt manger l’insecte dans son ensemble que se contenter d’en consommer seulement la partie la plus appétissante !
Les principaux minéraux fournis par la consommation d’insectes
Du côté des minéraux, on notera la teneur intéressante en fer de la plupart des insectes comestibles. Les chenilles peuvent en comporter jusqu’à 77 mg pour 100 g de matière sèche, autrement dit 12 fois plus que le bœuf, et contiennent également du potassium et du magnésium. Quant aux criquets, ils apportent au moins 8 mg de fer pour 100 grammes de produit et il a été montré que les vers de farine comportent autant de fer que le bœuf, et contiennent aussi du cuivre, du potassium, du zinc et d’autres minéraux.
Le zinc est d’ailleurs l’un des minéraux présents en grande quantité chez les diverses espèces de larves, de coléoptères et autres insectes. Les champions sont les blattes Red Runner avec 11,8 mg pour 100 g, les larves de charançon avec 26,5 mg ou encore la chenille mopane avec 14 mg. De manière générale, on peut affirmer que l’ensemble des insectes comestibles constituent une source alimentaire de zinc très intéressante.
Le calcium est le troisième des principaux minéraux à retrouver dans les insectes, notamment chez les grillons (40,7 mg pour 100 g de matière brute), les chenilles mopane (174 mg pour 100 g matière sèche) ou chez certaines espèces de soldats.
L’apport de vitamines grâce à l’entomophagie
Une autre bonne raison d’ajouter des insectes dans notre alimentation est leur teneur en vitamines. On notera surtout la présence des vitamines B :
- La vitamine B1, utile à notre système nerveux et musculaire, peut atteindre jusqu’à 8,9 mg pour 100 g d’insectes.
- La vitamine B2, autre fournisseur d’énergie pour notre organisme, se retrouve dans la majeure partie de ces petits animaux comestibles. À poids égal, le ver de farine en contient par exemple plus que le bœuf.
- Quant à la vitamine B12, on ne la retrouve pas chez toutes les espèces, mais la nymphe de blatte, le ver de farine ou le grillon (avant le stade adulte) en sont par exemple très riches.
Enfin, on pourra noter que la vitamine C est présente chez plusieurs insectes comme les fourmis, et que la présence de calcium dans certains aliments à base d’insectes permet une meilleure absorption de la vitamine D par notre corps.
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