Des insectes comestibles pour remplir nos assiettes

Cela fait de nombreuses années que les insectes comestibles sont présentés comme l’une des principales alternatives à la consommation de viande pour apporter les protéines et les minéraux nécessaires à l’alimentation de la population mondiale, en perpétuelle expansion. L’impact négatif sur l’environnement de l’élevage de viande est d’ores et déjà palpable et les prévisions des spécialistes et scientifiques sont claires à ce sujet : il est impossible d’envisager pouvoir produire suffisamment de viande pour nourrir tout le monde.

Manger des insectes comestibles est donc annoncé comme l’un des modes de consommation de protéines du futur, mais pas seulement. Saviez-vous, par exemple, que le colorant alimentaire E120, ou carmin, est issu de la cochenille, qui fait partie de la famille des insectes. Les industries alimentaires et pharmaceutiques étant de grands utilisateurs de E120, l’on estime que chaque personne consomme déjà environ 500 grammes d’insectes par ce biais. Si l’on rajoute à cette consommation la présence accidentelle d’insectes dans certains produits alimentaires industriels (céréales, légumineuses et farine), l’on obtient selon les experts un chiffre aux alentours de 1 kilogramme d’insectes consommé par personne chaque année. Voici peut-être de quoi lever le frein psychologique entourant la consommation de ces petites bêtes, du moins en occident.

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Une consommation déjà établie dans de nombreux pays du monde

Si l’entomophagie, la consommation d’insectes, est encore une curiosité en France et plus généralement en occident, elle est en revanche commune et normale dans de nombreux pays. Toutes les personnes ayant effectué un voyage ou un séjour en Asie, et plus particulièrement en Thaïlande, en Chine ou au Japon ont pu constater la présence sur les étals des marchands de multiples espèces d’insectes, déclinés sous de nombreuses formes : brochettes, plats ou farines.

Il est également possible d’élargir cette constatation à certains pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud. Il n’y a donc aucune contre-indication globale à l’entomophagie, mais uniquement des cas particuliers sur lesquels nous reviendrons par la suite. Le principal obstacle limitant la généralisation de la consommation d’insectes comestibles dans nos contrées et donc essentiellement psychologique et culturel, ce qui met en avant l’importance de la manière dont ces insectes sont préparés, cuisinés, agrémentés et présentés. Une véritable « éducation culinaire » semble donc nécessaire afin d’apprendre à intégrer progressivement les insectes dans les aliments du quotidien pour surmonter les blocages engendrés par leur aspect visuel, qui reste effrayant et peu appétissant pour le plus grand nombre.

Quels sont ces insectes comestibles ?

Il est important de bien comprendre que tous les insectes ne sont pas comestibles et qu’il faut donc scrupuleusement se fournir auprès de spécialistes, dont la production est contrôlée et garantie sans risques pour la santé. Les principales variétés d’insectes que l’on peut désormais facilement se procurer sur internet ou dans certaines boutiques sont les suivantes :

  • Les grillons (entiers ou en farine).
  • Les criquets.
  • Les cigales.
  • Les fourmis tisserandes.
  • Les scorpions noirs.
  • Les tarentules.
  • Les vers de farine.

Ces différentes espèces sont généralement disponibles sous leur forme naturelle, mais également dans des recettes aromatisées utilisant des ingrédients tels que le citron, le basilic, le curry, le piment ou diverses sauces habituelles de l’alimentation quotidienne.

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Des aliments très riches en nutriments

Si l’Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation et l’Agriculture préconise depuis 2013 l’élevage et la consommation d’insectes, c’est essentiellement pour leur forte teneur naturelle en nutriments. Cet aspect nutritif fait d’eux une alternative réaliste à la consommation de viande, tout en permettant des modes de production et d’élevage plus respectueux et doux pour la planète, comme nous le verrons par la suite.

Ces nutriments présents chez les insectes comestibles sont les suivants :

  • Des protéines (jusqu’à 50 % pour les vers de farine).
  • Du zinc.
  • Du fer.
  • Des Oméga 3 et Oméga 6.

Pour compléter cet aspect nutritif, il faut ajouter que la consommation d’insectes présente moins de graisses et de cholestérol que les viandes traditionnelles tout en apportant des glucides, qui sont eux totalement absents de la composition des viandes de bœuf, de volaille ou de porc.

De plus, la simplicité naturelle de l’élevage d’insectes, y compris de manière industrielle, limite considérablement le risque de maladies et de crises sanitaires qui frappent régulièrement les industries agro-alimentaires des secteurs de la viande et du poisson dans de nombreux pays à travers le monde. Pour en savoir plus sur les conclusions du rapport de la FAO concernant le rôle de la consommation d’insectes comestibles et les perspectives pour la sécurité alimentaire et l’alimentation animale, veuillez cliquer ici.

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Une production beaucoup plus douce pour l’environnement

L’intérêt de l’élevage et de la consommation d’insectes ne se limite pas à leur apport en protéines animales, car leur production présente l’avantage d’être beaucoup moins néfaste à l’équilibre environnemental que celle de la viande. Un équilibre que l’on sait désormais être particulièrement fragile et toujours plus menacé.

Le meilleur moyen de visualiser et de comprendre les différences entre l’élevage d’insectes et celui des différentes viandes est d’effectuer des comparaisons directes :

  • Il faut utiliser 20 kg de nourriture végétale pour obtenir 1 kg de protéines dans l’élevage bovin, 7 kg de nourriture dans l’élevage porcin, contre seulement 2 kg pour l’élevage d’insectes.
  • Pour obtenir 1 kg de viande bovine, il faut utiliser 60 litres d’eau pour abreuver les animaux et irriguer les cultures pour leur alimentation, alors que les insectes s’hydratent directement par le biais de leur nourriture.
  • Il faut dix fois moins de place pour les insectes pour produire une quantité de protéines animales que pour produire la même quantité en élevage bovin.
  • Les émissions de gaz à effet de serre de la production d’insectes comestibles sont 100 fois moins importantes que celle pour la production de viande animale.

Dans quels cas faut-il éviter la consommation d’insectes ?

Les insectes contiennent les mêmes allergènes que les crustacés, les mollusques et les acariens. Les personnes qui se savent allergiques doivent donc, à priori, éviter la consommation d’insectes comestibles, ou pour le moins disposer du médicament apte à diminuer les effets d’une réaction allergique éventuelle.

Il est également important de rappeler que la consommation d’insectes doit se limiter à des produits élevés et commercialisés par une filière professionnelle et ne doit pas se faire via la récolte personnelle d’insectes dans la nature. En effet, ils peuvent contenir des produits nocifs, tels les pesticides, insecticides et herbicides qui sont présents dans nos jardins, champs et forêts.

Dans le cadre d’une alimentation végétarienne ou végan, les insectes sont également exclus, alors qu’il faut admettre que leur élevage élimine, de fait, les scènes de maltraitance animale qui sont souvent à l’origine de la décision de ne plus consommer de viande et de poisson.

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