Les insectes à la conquête de la Lune
Une année sélène
Selon la cité de l’espace à Toulouse, l’année 2019 sera sous le signe de l’exploration de la Lune. 50 ans après les premiers pas de l’être humain sur notre satellite, les différentes agences spatiales ont bien envie d’y retourner. L’exploration avance à bon train avec l’agence spatiale chinoise (CNSA) et sa mission Chang’e 4 active sur la face cachée de la Lune, un retour d’échantillons de sol lunaire (régolithe) est également à prévoir, très bientôt, par une autre mission. L’analyse du régolithe a pour but de doser les ressources minières et d’eau à la surface ainsi que d’avoir une idée plus précise de la structure du sol de notre satellite. Une connaissance approfondie du régolithe pourrait permettre de concevoir des habitats pour de futur colons. L’agence spatiale européenne (ESA) planche à l’heure actuelle sur un projet de village lunaire ouvert aux différentes nations participantes. Ce projet est prévu pour aboutir à l’horizon 2030.
Manger des insectes sur notre satellite
Si l’on parle de colons sur la Lune ce n’est pas pour y rester que quelques jours mais plutôt plusieurs mois voire plusieurs années, et surtout une présence bien plus massive que sur la station spatiale internationale (ISS). Une des questions primordiales qui se pose dans ce genre de projet est : comment maintenir une population en bonne santé dans des conditions hostiles telles que celles de l’espace, tout en maîtrisant les coûts et le volume disponible ?
Des insectes au menu ?
Le ravitaillement alimentaire pourrait bien évidemment se faire à l’instar de ce qui se fait pour les occupants de la station spatiale internationale, c’est-à-dire en envoyant régulièrement des vaisseaux ravitailleurs de la Terre vers la Lune. Et ces mêmes vaisseaux devront être renvoyés sur Terre ou bien réutilisés sur place. Dans ces deux cas, la facture risque d’être salée car contrairement aux 400 km d’altitude de l’ISS, la Lune se situe à environ 300 000 km de la Terre, une paille donc. L’idéal serait donc, sur place, d’élever des insectes.
Vers une colonie lunaire entomophage
N’imaginez pas de vastes prairies où paissent paisiblement quelques troupeaux de vaches… non il faut être le plus compact possible et donc trouver une solution permettant de produire suffisamment sur quelques mètres carrés. En ce qui concerne la production de protéines animales, qui sont mieux assimilées par l’organisme que celles d’origine végétale, le champion toute catégorie est sans nul doute…. l’insecte. Rappelons quelques chiffres de la FAO : pour produire 1kg de viande de bœuf nous avons besoin de 200m² alors que pour produire la même quantité d’insecte nous n’avons besoin que de 15m² seulement. Et ce n’est qu’un avantage parmi beaucoup d’autres de l’élevage d’insecte. La production d’insectes sur la Lune resterait une grande première mais c’est une méthode qui est maintenant maîtrisée, il reste néanmoins à l’optimiser mais si l’objectif est de se nourrir sur un autre corps céleste que notre bonne vieille Terre alors le jeu en vaut la chandelle.